Portrait : Nadia Comaneci
Comme tous les 4 ans, j’ai suivi avec enthousiasme les Jeux olympiques même si la récolte de médailles de notre pays ne fut pas des meilleures. A cette occasion, je vous propose aujourd’hui le portrait d’une athlète qui a marqué l’Histoire : Nadia Comaneci.
Née à Onesti en Roumanie en 1961, Nadia Comaneci grandit dans un pays tenu de main de fer par Nicolae Ceaucescu. Dès l’école maternelle, elle fait ses débuts en gymnastique et est recrutée à l’âge de 6 ans par l’entraîneur des gymnastes roumains, Bela Karolyi.
Elle intègre à l’âge de 7 ans l’école fondée par Bela Karolyi et son épouse à Onesti. En 1969, elle se classe 13ème au championnat de Roumanie junior de gymnastique et le remporte en 1971 devenant la plus jeune gymnaste à obtenir ce titre.
En 1971, elle remporte plusieurs titres lors d’un tournoi entre la Yougoslavie et la Roumanie. Poursuivant sur sa lancée, à 13 ans, elle décroche le titre au championnat d’Europe de gymnastique en Norvège.
Mais c’est en 1976 que Nadia Comaneci devient célèbre internationalement pour recevoir la note maximale de 10 lors de l’American Cup qui se déroule au Madison Square Garden de New York. L’United Press International lui décernera le titre de la Meilleure athlète de l’année.
Aux jeux olympiques de Montréal en 1976, la jeune gymnaste réédite son exploit et reçoit à nouveau la note maximale de 10 lors de son enchaînement aux barres asymétriques. Cette performance n’étant logiquement pas prévue, les tableaux ne pourrront afficher le score de 10.0…
Ayant obtenu 7 notes de 10, elle remporte haut la main la médaille d’or aux barres asyémtriques et à la poutre; l’argent pour le classement par équipe et le bronze pour les exercices au sol. Elle entre dans l’Histoire des Jeux olympiques non seulement par rapport à sa cotation mais aussi pour être la plus jeune gymnaste à obtenir une médaille, ce qui n’est désormais plus possible pusique l’âge légal a été fixé à 16 ans.
A son retour en Roumanie, elle reçoit de la part du dictateur Nicolae Ceausescu le titre de « Héros du travail socialiste« . Aux championnats du monde de Strasbourg en 1978, Nadia Comaneci ne se classe que 4ème. Après les JO de Montréal, elle a dû changer suite à une décision de la Fédération roumaine de gymnastique d’entraîneurs, s’installer à Bucarest et vivre le divorce de ses parents. Elle est autorisée un an plus tard à retourner avec son entraîneur Bela Karolyi.
En 1979, même malade (suite à une intoxication alimentaire), elle parvient à décrocher le titre aux championnats du monde. En 1982, aux JO de Moscou, elle s’illustre à nouveau : médaille d’argent au concours général, médaille d’or pour les exercices au sol et médaille d’or à la poutre.
Agée de seulement 20 ans mais subissant un entraînement draconien quotidien depuis plus de 14 ans, Nadia Comaneci prend sa retraite en 1981. Une cérémonie officielle sera organisée à Bucarest à cette occasion.
Elle participe encore au début des années 80 à des tournois d’exhibition aux Etats Unis. En 1984, elle est nommée membre du Comité international olympique. A ce titre, elle se rend aux Jeux olympiques de Los Angeles mais est étroitement surveillée par les services de sécurité roumains qui craignent qu’elle ne souhaite rejoindre ses anciens entraîneurs installés aux Etas Unis.
Finalement, elle sera interdite de quitter le territoire. Elle travaille alors à la fédération roumaine de gymnastique où elle entraîne les plus petits.
En novembre 1989, Nadia Comaneci parvient à fuir la Roumanie quelques semaines avant la révolution qui verra le reversement de Ceaucescu. Arrivée à pied en Autriche, elle part ensuite vers le Canada et s’installe à Montréal avant de répondre à l’invitation de Bart Conner, un gymnaste américain médaillé olympique, de s’installer dans l‘Oklahoma.
Le couple se mariera en 1996 à Bucarest au cours d’une cérémonie célébrée au Palais présidentiel. Maman d’un petit Dylan-Paul depuis 2006, Nadia Comaneci a publié une autobiographie « Letters to a young gymnast ».
Elle est restée très liée à la Roumanie et a ouvert une clinique à Bucarest où les jeunes enfants peuvent se faire soigner gratuitement. Présidente honoraire de la fédération roumaine de gymnastique, présidente honoraire du comité olympique roumain, membre de la fédération internationale de gymnastique, Nadia Comanci vit aujourd’hui dans l’Oklahoma tout en assumant le rôle de consul général honoraire de Roumanie aux Etats Unis.