Elections au Congo : les raisons de la colère de la communauté congolaise
Comme tous les samedis, j’étais présent au local de la section PS de Schaerbeek avenue Rogier. L’occasion de rencontrer des militants mais aussi de plus en plus régulièrement des sympathisants. Cette semaine, j’ai fait la connaissance d’un avocat d’origine congolaise, installé à Helmet. Une conversation très instructive et intéressante a eu lieu à propos des troubles qui agitent en ce moment le quartier de Matonge à Ixelles suite aux élections présidentielles au Congo.
Comme tout le monde, lorsque j’ai vu au Jt ces images de destruction de vitrines de magasins et d’actes de violence, j’ai pensé aux commerçants de la chaussée d’Ixelles et de la Toison d’Or qui vivent avec beaucoup de difficultés et de répercussions négatives sur leurs affaires ces incidents. Mais je suis aussi resté dubitatif lorsque l’un des manifestant en colère, s’écriait « Un homme, une voix« .
De cette intéressante conversation que j’ai eue avec Patrick qui connaît bien le Congo et en particulier Kinshasa, j’ai compris des choses essentielles et fondamentales. La constitution congolaise a été révisée en 2011 afin de permettre que l’élection présidentielle n’ait lieu qu’en un seul tour. Aujourd’hui, les résultats annoncés donnent un peu plus de 48% à Kabila et environ 36% à Etienne Tsishekedi. Il y a toutefois une majorité d’environ 51% qui n’a pas voté pour le président Kabila qui sort pourtant vainqueur des urnes.
Autre point de discorde, la Constitution ne prévoit pas que les Congolais de l’étranger et donc la communauté installée en Belgique puissent voter…
Si les actes de vandalisme et de violence sont évidemment condamnables et absolument regrettables, je comprends mieux à présent les raisons de la colère des manifestants face à un scrutin qu’ils estiment tronqué et duquel ils ont été tenus à l’écart.