Quel sort pour les occupants devant la Gare du Nord ?

Cela fait déjà plusieurs semaines que je suis interpellé chaque jour en allant prendre le tram à la Gare du Nord, à la vue de ces nombreuses personnes (femmes, hommes et enfants) squattant comme ils le peuvent chacun quelques mètres carrés sous le parvis de l’entrée de la gare. Des questions, je m’en pose beaucoup mais j’avoue ne pas avoir à ce jour de réponses précises. Est-ce qu’à ce jour les services compétents ont les moyens et la volonté de chercher à connaître la situation individuelle de ces personnes et essayer de savoir si réellement elles sont en danger dans leur pays d’origine et auraient le droit d’être protégées ou bien s’agit-il d’une démarche à caractère économique ?

Nous sommes nombreux à penser que l’Union européenne ne peut désormais plus uniquement se limiter à des critères purement économiques en vue d’une adhésion. Le droit au minimum de respect et de reconnaissance pour les minorités qui résident dans les pays demandeurs d’adhésion, semble être la condition sine qua non. Je me souviens d’un reportage de la RTBF montrant un squat dans un immeuble de plusieurs étages datant de l’ère Ceaucescu où des centaines de familles survivaient depuis des années sans eau, ni électricité ou chauffage. Ne serait-il pas temps d’ouvrir les esprits au sein de l’Union européenne sur ces drames au quotidien ?  

Que dire de la sortie médiatique du Collège échevinal de Schaerbeek via la bourgmestre faisant fonction ? Pour rappel, cet été, une première décision avait repoussé avec l’intervention de la police environ 70 familles dont de nombreux enfants à 200m de la gare du Nord vers le territoire de Bruxelles-Ville. Cette mesure non concertée avec la Ville de Bruxelles souleva d’ailleurs un tollé et la réaction virulente et bien compréhensible du président du CPAS de Bruxelles-Ville Yvan Mayeur (PS). La présidente du CPAS de Schaerbeek, Dominique Decoux (Ecolo) s’en était aussi montrée consternée. Depuis, elle a réagi concrètement sur le terrain. Pour le Collège échevinal schaerbeekois, la problématique loin d’être réglée présentait désormais l’avantage de se trouver chez le voisin.

Ce lundi, nouvelle décision des autorités schaerbekoises qui mettent en demeure les propriétaires du bâtiment CCN (la SNCB et la région bruxelloise) situé rue du Progrès d’effectuer des travaux de sécurisation en vue de diminuer les risques sanitaires et de sécurités pour les occupants. Je pense que cette fois-ci le Collège échevinal de Schaerbeek (MR-Ecolo) a définitivement gagné la palme de l’inconséquence et de l’hypocrisie. A 300 m de là, voici quelques jours, des centaines de militants s’attachaient aux platanes de l’avenue du Port pour qu’on les respecte. Ce matin, devant la gare en regardant toutes ces personens et ces enfants déscolarisés, je me suis dit que définitivement je m’y étais attaché.